Sanetsch – Tête Noire

On aurait dû se méfier, un Vendredi-Cinq qui tombe un Six, d’emblée c’est louche. Et de fait, rien dans cette rando pré-pascale ne s’est déroulé comme nous l’avions prévu. Partis pour (enfin) réaliser l’ascension du Sublage via l’itinéraire habituel de sa face sud/sud/est, nous avons rapidement dû déchanter face à l’incroyable recul du manteau neigeux. Entre une bonne heure de portage initial ou l’itinéraire bis, décrit dans le Labande, nous n’avons pas vraiment hésité. Direction, Tsanfleuron, pour tenter d’accéder au Sublage par son flanc nord. Là encore, le redoux et la pluie de ses derniers jours ont fait leur œuvre. Si la remontée du vallon de la Morge est encore à peu près praticable, le versant sur lequel serpente le chemin de l’hôtel du Sanetsch est désormais totalement déneigé. Nouvelle option de secours, la remontée directe du lit du torrent du Lachon. Première variante du jour à être à peu près menée à bien, nous commencions à envisager la suite de la rando de manière enfin sereine.

C’était sans compter avec le brouillard se formant à partir de 2’000-2’200 mètres d’altitude, juste au moment d’accéder au vallon de la Tsanfleuronne. Du coup, avec son sommet prisonnier des nuages et ses falaises masquées par les nappes de brume, notre Sublage devenait bien moins motivant. Bien décidés à persévérer au soleil, nous avons alors opté pour une traversée des Lapiés de Genièvre et une ascension du Sex Rouge, puis de Tête Noire, petit sommet au nom particulièrement bien choisi, à une encablure à peine, au nord de la Fava. Et cet ultime changement de plan a fini par nous sourire. Sans avoir à « repeauter », nous avons pu échapper à l’improbable redescente du lit du Lachon en plongeant, de ce sommet, directement dans les vastes combes, encore bien garnies de neige, entourant le torrent de la Contheysanne.

Pas de Sublage pour cette année encore, mais une belle rando, très printanière, pleines de surprises et de bonne humeur, à défaut de neige fraîche et de ciel bleu. En même temps, la semaine de Pâques, dame météo est rarement d’humeur très joyeuse.