Lötschberg Südrampe

Deux jours après une rando hivernale d’anthologie au Col des Pauvres, nous avons déjà rebasculé en mode VTT pour aller bouffer de la poussière et de la caillasse sur les « Wanderwege » de la rampe sud de la ligne du BLS. 48 heures pour changer de saison, de température, d’équipement, de monture, d’exercice et de technique, ce n’est finalement pas beaucoup. Si le corps s’adapte plutôt facilement, condition physique et endurance étant communes aux deux activités, la tête s’y perd un peu. Dès la préparation matinale du matériel, il est préférable d’avoir les yeux en face des trous pour éviter de se retrouver en train de pédaler avec un ARVA en bandoulière ou avec des Dynafit en guise de chaussures à cliquer sur ses pédales automatiques. Mais c’est surtout sur les premiers passages techniques que les conséquences d’un esprit resté en mode ski peuvent être douloureuses, faute d’automatismes adaptés.

La « Südrampe», pour tous les « welches et autres grecs de Suisse » qui ne le sauraient pas, c’est 36 kilomètres d’un « Wanderweg », le numéro 353 en l’occurrence, entre les villages d’Hohtenn et de Lalden. Accroché aux flancs de la rive droite de la vallée du Rhône et filant à peu près parallèlement à l’ancienne ligne de chemin de fer du Loeschberg, c’est le single idéal pour ré-attaquer une saison. Peu dénivelé et plutôt bien entretenu, il n’oublie pourtant jamais d’être localement technique et parfois vertigineux. Autre caractéristique dont il faut savoir tenir compte, outre sa forte fréquentation dès le début de la saison de randonnée pédestre, son tracé forcément beaucoup plus sinueux que la ligne de chemin de fer qu’il suit. Démuni d’ouvrage d’art, le chemin est obligé de pénétrer profondément, en aller retour, dans chaque « Tal » et chaque « Bach » au moment de les franchir. En le parcourant vous aurez donc le plaisir, ou la mauvaise surprise selon l’état de vos mollets, de découvrir les charmes des parties inférieures du Biestchtal, du Baltschiedertal, ainsi que de quelques gorges moins profondes mais pas forcément moins abruptes, comme le Luegilchi, le Jolibach ou le Maachi.