Après 20 jours (sur 23 en décembre) de précipitations quasi continues, ceux qui ne croient toujours pas à l’influence des Saints de Glace, que j’avais évoqués dans mon dernier article, -un week-end, deux Christ-Rois-, doivent aujourd’hui sérieusement envisager une remise en question leur « piètre » foi. De mémoire, jamais un décembre n’avait été si prodigue en pluie et/ou en neige. Notre sécheresse de fin d’automne n’est désormais plus qu’un mauvais souvenir et l’épaisseur du manteau neigeux, en altitude, est localement « hallucinante ».
Evidemment, avec 20 jours de mauvais temps, les opportunités d’entreprendre une première sortie hivernale ont rapidement tangenté avec le niveau de déficit de certains états sur le point de perdre leur triple A. Mais, grâce à une synchronisation quasi divine, le retour des hautes-pressions, semble coïncider, une fois n’est pas coutume, avec le début des vacances de fin d’année. Du coupe, les projets de rando se sont donc rapidement mis à germer, et malgré le risque d’avalanche élevé (3 sur les Alpes Valaisannes, 4 sur la partie orientale des Alpes Bernoises), les envies de glisse à pétiller comme un Champagne millésimé trop longtemps resté enfermé dans son magnum. En attendant que l’impressionnante couche d’or blanc se stabilise quelque peu, nous avons choisi d’aller crapahuter sur l’un des grands classiques de début de saison, le Mont-Noble. Son gros kilomètre de D+, son tracé semi-forestier et sa proximité avec le domaine skiable de Nax en font souvent un choix intéressant pour les journées délicates ou incertaines.
A peine quelques hetcomètres de piste balisée avant que l'appel des chemins ne devienne le plus fort. Peu importe la saison, ce n'est plus un penchant, c'est carrément une obsession.
Pourtant, avec de telles quantités de neige, les chemins forestiers réservent forcément quelques surprises.
Il en va du ski comme de la recherche d'appart'. Le bon choix de l'étage est essentiel.
Malgré le redoux et la remontée des pluies, la couche d'or blanc est rapidement très conséquente.
Au point que certains panneaux de tourisme pédestre peinent désormais à jouer leur rôle indicateur.
Le célèbrissime "Brazilian", cher aux vttistes, dans sa version half-pipe hivernal.
D'abord accroché a la cime des arbres, le soleil finit par descendre au niveau de la trace, pour notre plus grand plaisir.
Avec l'altitude, la couche de fraîche gagne encore en épaisseur. Merci aux lève-tôt d'avoir fait la trace.
Soleil de décembre et relief ondulant, pour une superbe jeu d'ombre et de lumière.
Et pendant ce temps-là, un peu partout en Suisse, le blues du stratus hivernal s'insinue peu à peu.
Même le Val d'Hérens n'arrive pas à se dépétrer de sa singulière et épaisse couche de ouate humide.
L'île au soleil : à partir du sommet des Planards, les lève-tôt se font aussi rare que les pistes déjà entretenues.
Au menu du dernier quart d'heure : un seul courageux traceur et une neige de plus en collante, car déjà très réchauffée par son exposition sud.
Petit coup d'oeil vers le sommet tout proche, au moment de renoncer à lutter contre les éléments : peaux embourbées dans la neige collante et bâton cassé (à force de frapper les skis pour les alléger). Quand ça veux pas ...
Levée de stratus sur la vallée du Rhône et première glisse de l'hiver 2011 coïncident.
Neige s'alourdissant rapidement et "fats" font ici bon ménage.
Si devant nous, un seul randonneur était monté, derrière, les petits groupes se succèdent, probablement encouragés par les traces de plus en plus nombreuses.
Toujours sympa de skier un Mont-Noble dépourvu de pistes et de balises.
Même dans une neige s'alourdissant au rythme de notre descente et avec un bâton en moins.
Pas la peine de chercher, y a rien pour s'appuyer à gauche.
Bon, plutôt que d'avoir à pousser pour reprendre le "Brazilian", allons voir ce que valent des Logic-X sur piste.
