Col de la Roue

Aminona, 8H00 du mat’. La température est déjà (trop) douce et le sympathique épisode des présentations/serrages de pognes rapidement expédié pour éviter le fort réchauffement diurne annoncé. L’attaque de l’ascension vers l’alpage de Merdenchon donne immédiatement le ton, ça monte vite, très vite. Quelques centaines de mètres de dénivelé ont tôt fait de scinder notre « belle » équipe en groupes plus en rapport avec les objectifs et capacités de chacun. Pas grave, la journée est superbe, et l’itinéraire prometteur. Les chalets de l’Aprili, la Cave du Scex, la Cave de Merdenchon, le bisse de Tsittoret, les noms locaux, familiers à nos oreilles, défilent comme au plus beaux jours de l’été quand nous entreprenons notre « pèlerinage VTT » sur les hauteurs de Varneralp. L’endroit, dans sa parure hivernale, ou plutôt printanière, est finalement aussi enchanteur que dans sa version estivale.

Les itinéraires communs au VTT et à la « peau » se séparent dès la traversée de la Tièche. Alors que nous filons habituellement sur nos deux roues, à flanc de coteau, en direction de Loèche et des pâturages de Varneralp, l’objectif de notre rando, le col de la Roue, nous défie aujourd’hui du haut de ses 2’676 mètres. Avec une trace résolument orientée « PDG 2008 » les 700 mètres de dénivelé qui nous en séparent encore sont à parcourir nez sur les spatules. Chaque mètre gagné exige son lot d’efforts et les tronçons donnant droit à quelque répit sont trop rares pour être négligés, surtout avec les superbes panoramas que propose la Remointse du Plan.

La partie sommitale du col de la Roue, avec ses pentes régulières et orientées sud, nous offre un début de descente de toute beauté, sur une neige printanière, légèrement décroûtée en surface et vraiment gratifiante à skier. La partie de plaisir dure jusqu’au fond du vallon de la Tièche. Dès que le petit torrent est retraversé, le dernier « os » de la journée, le retour le long du bisse de Tsitorret, finit de nous « casser » les bras, avant que la partie basse de la descente nous « achève » avec sa neige profonde, intégralement pourrie par un foehn dévastateur.

Après une telle journée, une bonne bière fraîche n’aurait pu être que bienvenue. C’était sans compter avec un restaurant de la Cure, dont la terrasse n’a d’accueillante que le nom….