Grand Garde

« Recherche petite rando locale pour dimanche matin paresseux ». Voilà le genre d’entrée en matière qui ne promet rien d’alléchant pour un menu vtt dominical. Un rendez-vous tardif et quelques cafés plus tard, le délicat choix d’une sortie estivale à la demi-journée était fait. Pourquoi aller chercher au « diable vaut-vert » ce que l’on a constamment sous les yeux, ou plutôt, en l’occurrence, au-dessus de la tête. La silhouette massive de l’abrupte Grand Garde toise du haut de ses 2145 mètres notre lieu de rendez-vous habituel, la Nespresso de sieur JP. Objectif fixé et destriers apprêtés, il ne restait plus qu’à trouver un fond de motivation pour grimper en selle, puis grimper tout court, dans la moiteur d’un après-midi d’été chaud et brumeux.

Face aux moments difficiles de la vie ordinaire d’un VTTiste du dimanche, il est bon de pouvoir s’appuyer sur les valeurs fondamentales de la nature humaine : un zeste de chambrage, quelques vannes bien senties, deux ou trois sourires et tout devient plus facile. Dans de telles conditions, Ovronnaz, Odonne, Jorasse, Petit Pré, la Seya et la Montagne de Ouieu, n’auront finalement été que des mots sur une partition bien huilée par l’habituelle bonne humeur communicative de notre petite troupe mais surtout par l’abondante sueur dûe au dénivelé fort consistant. De purement physique, l’exercice est ensuite devenu beaucoup plus ludique. Les innombrables chemins pédestres qui parsèment le petit massif surplombant Saillon et la plaine du Rhône sont un tel régal pour tout VTTiste amoureux de mono-traces, que résister à leurs charmes envoûtants tiendrait du miracle. Peu adeptes de pèlerinages religieux, nous n’avons forcément pas su y bouder notre plaisir : joyeuse chronique d’une journée qui aurait dû être pire.