Bec Rond

Après le gros redoux de début de semaine, suivi de l’implacable cycle gel-dégel, on ne s’attendait plus à trouver beaucoup de poudreuse à skier, surtout sur un itinéraire démarrant à si basse altitude. Mais, de là à passer quasiment toute notre sortie en mode « CCC » (Cales, Couteaux, Carres), il y avait quelques pas qui étaient sensés nous mener en haut des 2’563 mètre du Bec Rond. Est-ce l’exposition choisie, Ouest, les forts vents qui ont beaucoup sévi, toujours est-il que nous n’avons rencontré quasiment que de la neige croûtée, ou pire, regelée et constellée de fausses traces.

Alors, à force de nous cramponner sur nos carres, de lutter contre des reculades intempestives et de jouer à cache-cache avec un itinéraire de plus en plus furtif, nous avons fini par jeter l’éponge, quelque part au-dessus de l’alpage de la Sasse, rattrapés par les premiers signes de la perturbation dominicale annoncée et démotivés. Une saison de ski de rando est généralement faite de hauts et de bas, pas seulement topographiques. Aux sorties gratifiantes succèdent aussi, parfois, des journées plus décevantes, qui ne doivent pas forcément remettre en cause l’itinéraire choisi ou les conditions rencontrées, mais juste être acceptées comme faisant partie du « deal ».