Rothafen

« En avril, ne te découvre pas d’un fil » !
Si cet estimable proverbe est évidemment plein d’à propos et de bon sens, je ne suis pas sûr que son auteur ait déjà eu l’occasion de pratiquer le VTT dans le bois de Finges, en polaire ou en doudoune, par 22° à l’ombre. Et, si par très grande frilosité ou, peut-être, par masochisme, il l’a fait, j’aimerai bien savoir comment il a réussi à « cliquer » ses souliers de ski sur ses pédales automatiques. Tout ça pour dire que le plus dur, en ce premier dimanche d’avril, n’a pas forcément été de pédaler et de vaincre un dénivelé somme toute raisonnable, mais bien de retrouver et de préparer le matériel pour une sortie, soudain très inhabituelle. L’organisation matinale prend, au fil des week-ends, des allures de rituel, parfois fort utile pour gérer les démarrages embrumés avec « yeux collés ». Y déroger brutalement, demande soit de « rebrancher » son cerveau dès le saut du lit, soit de se retrouver au lieu de rendez-vous aussi contrit que démuni.

Retour en selle tardif, à l’image du « non hiver » que nous venons de vivre, pour rouler cette année encore dans la poussière et la caillasse des singles d’un bois de Finges toujours aussi accueillant dès que les beaux jours reviennent. Si, côté feeling, les sensations ont été assez vite au rendez-vous. Si, côté cardio, les dénivelés avalés lors des randos à ski ont démontré tous leurs bienfaits. Et si, côté jambes, les séances de « rouleau », pas mal dégrossi le travail, côté « cul », il y a encore une belle couche de « corne » à refaire. J’avais oublié à quel point les sentiers « fingeois » pouvaient cahotiques et les singles du coteau de Guttet, accidentés. Mon fondement tout surpris par le traitement imposé, s’est douloureusement chargé de me le rappeler.