Entre mauvaises et très mauvaises, les nouvelles hésitaient.
L’horoscope était pourri.
On était vendredi 13.
Bref, on est allé faire du ski loin des pistes.
On était sensé être deux, puis trois.
Puis cinq, puis sept.
Finalement nous étions cinq.
Bref, y a plein de monde qui ne travaille pas le vendredi.
On annonçait une perturbation sur le nord du pays.
Le vent froid allait se lever et l’atmosphère se glacer.
Notre ciel était prévu gris et voilé.
Bref, on a vécu un déluge de soleil.
Le point culminant de notre rando se nommait Col de la Roue.
C’était un col qui ne relie rien à rien.
Ca n’avait aucun rapport avec une roue.
Ce n’était même pas sur la carte.
Bref, on a fait une sortie au-dessus d’Aminona.
Une semaine sans nouvelles chutes de neige.
Quatre jours avec du soleil en veux-tu en voilà.
L’habituelle alternance redoux/regel en montagne.
Bref, il y avait encore plein de neige poudreuse à tracer.
On aurait pu déprimer sous le stratus.
On aurait pu perdre encore un peu de vie à la gagner.
Pire, on aurait pu rester à bosser sous la purée.
Bref, on a passé un vendredi ensoleillé sur les skis.
Ca aurait pu être en portage. Ca aurait pu être en télécabine. Ca aurait aussi pu être avec une belle trace isolée.Bref, on a entamé notre rando sur une piste de ski de fond.
Dans le ciel, il y avait un soleil radieux . Dans l'air régnait une agréable douceur. En fond de vallée, on se serait cru sur le plateau.
Bref, on aurait pu choisir le mauvais étage.
Il y avait des fausses traces partout. Des arbres à éviter, des crêtes à escalader, des gorges à traverser.Bref, le col de la Roue était droit devant nous.
Il y a des hivers secs. Des hivers doux. Des hivers doux, secs et sans neige. Bref, cet hiver n'était pas normal.
Il y a des jours où l'on pense à enclencher son ARVA. Des matins où l'on ne recherche pas ses lunettes posées sur son front.Bref, ce n'était pas aujourd'hui.
Il y avait des tronçons moins vertigineux. Des photographes prenant la peine de cadrer. Des capteurs cramant face au plein soleil. Bref, cette photo n'aurait jamais dû exister.
Ca montait. Ca grimpait. Ca s'élevait.Bref, on redescendait.
Il y a des endroits qui enchantent. Des sourires qui irradients. Des activités qui enrichissent. Bref, ce n'était pas une journée consacrée au travail.
Une pente supérieure à 30%. Des indices qui montraient que le manteau neigeux glissait. Le soleil réchauffait déjà le versant. Bref, on n'a pas hésité à traverser.
Le terrain était maintenant plus rocailleux. Les arbres se faisaient de plus en plus rustiques. Les oiseaux commençaient à chanter bizarrement. Bref, on avait traversé la Tièche.
Jouant avec le torrent, la trace s'était mise à musarder, la pente à se radoucir. Bref, on a recommencé à monter.
Ce n'était pas des cornes. Encore moins des ailes. Peut-être de très grandes oreilles. Bref, il avait des ombres qui aimaient manifester leur joie de vivre.
On était parti pour définitivement caler, voire carrément double-caler. Bref, il y avait encore pas mal de faux-plats à traverser.
Il y a avait de moins en moins d'arbres, le relief était valloné et le terrain de plus en plus denudé. Bref, en principe il n'y a pas de neige sur la lune.
Entrecoupées de conversions, les traversées succédaient aux traversées. Bref, on ne perdait pas vraiment d'altitude.
Le panorama était inouï. Le soleil généreux et les ombres ... gigantesques. Bref, on n'était pas sur la rive gauche.
La trace était belle, son tracé bien choisi et son élévation toujours raisonnable. Bref, on ne se serait pas cru dans un hiver "à patrouille"
A chaque ressaut succédait un replat, à chaque côte, une transition plus douce. Bref, on aurait aussi bien pu être dans les Alpes Bernoises.
J'étais sérieux, determiné et motivé comme jamais. Je me concentrais pour garder toute ma ... concentration. Bref, je faisais du ski de rando pour mon plaisir.
Je me voyais grand, fort et courageux. Bref, c'était avant que je mette à fréquenter la montagne.
On se voyait déjà arrivé, le thé chaud partagé, le panorama à admirer. Bref, on attaquait à peine la pente finale.
Le groupe finissait par s'étirer, les rythmes à varier. Bref, cette fois, on était bel et bien dans la pente finale.
La fatigue commençait à peser, le tracé à se durcir, mais le sommet, de moins en moins à s'éloigner. Bref, on était enfin dans la dernière traversée.
Il y avait là des corniches, du vent du nord et un cairn. Bref, on était arrivé au Col de la Roue.
Ca avait exigé du temps, de l'énergie et de la volonté. Bref, finalement tout le monde y était arrivé.
On avait envisagé un apéro, un pic-nic et des rires partagés. Bref, on a immédiatement attaqué la descente.
On pensait le manteau neigeux croûté, sournois et difficile à skier. Bref, on s'est tout de suite régalé.
Elle avait été compliquée à aborder, âpre à gérer, difficile à vaincre. Bref, la pente sommitale n'était déjà plus qu'un souvenir.
Avec du feeling et de l'observation, tous les tronçons recelaient encore de la bonne neige par pans entiers. Bref, fallait pas descendre en premier.
Il y avait toutes ces transitions à réavaler, tous ces faux plats à retraverser. Bref, on a même pas pensé à s'arrêter pour souffler.
La pente reprenait de la déclivité, la petite combe restait bien orientée et sa neige toujours agréable à skier. Bref, on n'a toujours pas pensé à s'arrêter pour souffler.
Avec la perte d'altitude, la bonne neige se faisait plus rare. Fallait commencer à viser. Bref, on a continuer à tracer comme des affamés.
L'endroit était parfait, j'étais parmi les invités, je skiais plutôt stylé. Bref, comme image à la une, j'ai été sélectionné.
La corniche était bien taillée et le manteau neigeux bien capitonné. J'avais prévu de m'envoler. Bref, le photographe a encore tout foiré.
J'avais un style particulier et pour redescendre quelques difficultés Bref, ce n'était pas cette année.
L'eau était fraîche et solidifiée. L'air était doux et le soleil rayonnait. Bref, j'ai sauté dans un torrent de montagne, pour y skier.
La neige était encore à peu près skiable. J'enchainais les virages pour gérer la vitesse. Bref, j'ai schussé pour regagner la rive francophone de la Tièche.
Un torrent à traverser, un petit pont à retrouver, quelques précautions à envisager. Bref, on a même pas pensé à freiner.
Des arbres renversés, des plaques de verglas même pas cachées et des rochers à éviter. Bref, on a finit notre descente en beauté.
De l'ombre, un bisse, du plat, du plat et encore du plat. Bref, pour ressortir du vallon de la Tièche, on a dû beaucoup pousser.
Les jambes étaient meurtries. La neige devenait difficile à skier. La fatigue commençait à nous tuer.Bref, comme à son habitude, Ced' s'est lâché.
Il y avait du soleil, des transats et de la bière fraîche. Bref, passer sans s'arrêter n'était pas une possibilité.
PS. Pour ceux qui ne connaitraient pas encore: Bref est la nouvelle série qui cartonne sur Canal+.