Un petit vélo dans la tête.

C’est là, enfoui au fond de mon encéphale droit, encore légèrement ankylosé par la froidure hivernale, apathique mais toujours vivace. C’est une sorte de germe, un virus qui se réveille avec l’arrivée du printemps. A mesure que le manteau neigeux recule et que l’air se radoucit, ça grandit inexorablement et ça reprend de plus en plus de place dans ma tête, comme un besoin, une soif instiguée par la durée des jours qui s’accroit et les températures qui repartent à la hausse. Mes skis perdent leur attractivité. L’appel de la glisse fond au même rythme que son indispensable support neigeux.

Il est l’heure de remonter en selle, de « recliquer » ses pédales, de ré-empoigner ses « grips » et d’aller rouler. Il est l’heure de retrouver ces chemins évanouis dans la rigueur de l’hiver, de redécouvrir ces coins de nature éteints par le gel et les frimas. Il est l’heure de ré-humer ces odeurs âcres, de terre et d’herbe fraîche, de réentendre ce lancinant cri des crampons sur la caillasse mordante et de s’enivrer à nouveau du mélodieux cliquetis métallique de la roue libre qui chante à la moindre descente. Il est l’heure d’inspirer une ample bouffée de cet air à nouveau tiède, de poser un lent regard circulaire sur cette nature qui s’empresse d’amorcer un nouveau cycle et de sourire, en pensant à toutes ces nouvelles randos VTT qui nous attendent.