Alors que la véritable saison de peaux, habituellement printanière, devrait être sur le point de débuter, nous avons connu en ce dimanche 15 février, la sortie la plus froide et la plus hivernale de l’année. Après une nouvelle série de perturbations généreuses en neige, surtout sur le Nord des Alpes et des Préalpes, une semaine de froid intense, la plus froide de l’hiver, et plusieurs journées successives très venteuses, tous les ingrédients étaient réunis pour empêcher une rando de grande envergure ou trop exposée à un danger d’avalanche marqué (degré 3). Les alternatives raisonnables étaient finalement assez limitées : une ascension le long d’un domaine skiable ou sur un itinéraire au relief peu escarpé et/ou forestier.
Nous avons privilégié la deuxième option et rapidement porté notre choix sur la « petite » rando à la Tour de Famelon. Habituellement très courue pour son dénivelé modéré, son profil doux et ses superbes paysages rocheux, l’itinéraire était ce dimanche quasi désert. La faute à des températures polaires, -13° à 2000 mètres, accentuées par une bise décoiffante sur les hauteurs. Certains secteurs de l’ascension, côté col des Mosses, étaient d’ailleurs particulièrement inconfortables à gravir en raison de leur orientation favorisant les assauts du fort vent du nord.
Une fois le sommet atteint, avec beaucoup de prudence, nous avons décidé de ne pas suivre l’itinéraire habituel de descente par la combe de Brion, sous le vent du col et très chargée en neige fraîche. Nous sommes revenus partiellement sur notre trace de montée pour contourner la Tour de Famelon par le Nord et plonger à travers barres rocheuses et forêts, vers les alpages des Combes et de la Badause, moins exposés aux risques d’avalanches. Et vue l’épaisseur de neige fraîche accumulée localement, nous n’avons vraiment pas regretté ce choix prudent.
