Baltschiedertal

Deuxième étape de notre trilogie de vallées/vallons situées entre Gampel et Viège, le Baltschiedertal, comme ses voisins le Bietschtal et le Gredetschtal, est posé sur la rive droite, perpendiculairement à la vallée du Rhône et fermé au Nord par les flancs du célèbre Loetschental. La particularité des ces vallées, outre de ne posséder aucune voie de communication, de ne comporter aucun village habité, peu de mayens et d’alpages, d’être cernés de hautes et abruptes falaises de granit et d’afficher un caractère particulièrement sauvage, est d’offrir en très peu de kilomètres, une complète transition entre la plaine et la « haute » montagne. Pas d’approche fastidieuse, pas de route d’accès interminable, dans ce genre de vallons on entre immédiatement dans le vif du sujet.

Après la découverte de St-German et d’Ausserberg, superbes villages baignés de soleil, perchés au-dessus de l’aéroport militaire de Rarogne, notre itinéraire du jour s’engage dans le Balstchiedertal proprement dit, par le Nirvach, hallucinant bisse taillé dans le rocher, plusieurs centaines de mètres au-dessus des eaux tumultueuses du Baltschiederbach. Cœur bien accroché et pilotage sûr sont des atouts sur cet étroit ruban de roche, tracé entre ciel et terre, par la « folle » volonté des hommes. Premier contraste par rapport à son cousin le Bietschtal, le Baltschiedertal est moins pentu, et par-là même mieux adapté à la pratique du VTT. Même, à partir de Ze Steinu, lieu de naissance du bisse de Nirvach, le single-track reste presque intégralement roulable, malgré son tracé qui monte parallèlement au torrent en fond de vallée. C’est seulement à partir de Eültini, que l’exercice du deux-roues devient plus délicat, non pas en raison de la déclivité, mais des innombrables blocs et pierriers essaimés un peu partout dans les pâturages.

Repéré à la montée, le chemin du retour, est plus hallucinant encore que celui de l’aller. Le Gorperi Suon, bisse de la rive gauche du Baltschiedertal est une pure merveille à parcourir en bike. Parfaitement roulable, il offre une succession de petits tunnels, percés dans le granit, et de portions de chemin en terrasse qui offrent de magnifiques points de vue sur tous les pics environnant l’étroite vallée. Jusqu’aux villages fleuris de Eggen et de Eggerberg, l’itinéraire n’est que plaisirs : plaisir d’évoluer dans une nature sauvage et préservée, plaisir d’enrouler souplement un chemin sinueux et mutin, plaisir d’entendre le brouhaha des eaux furieuses du torrent alternativement, monter, puis s’étouffer, à chaque détour du sentier, plaisir de pratiquer notre activité de plein air préféré dans la douceur d’un été retrouvé.