Tour d’Aï

Quoi de plus indiqué pour cette journée d’Halloween, pardon de Toussaint, que d’entreprendre une sortie VTT sur les hauts de Leysin. Le petit massif granitique des Tours d’Aï, de Mayen et de Famelon était déjà connu à l’époque des Celtes comme un lieu de culte. Ses pitons abrupts à la silhouette massive et sa situation géographique privilégiée, premier massif rocheux à intercepter les rayons du soleil couchant entre le Jura et les Alpes, avaient inciter nos ancêtre à y célébrer différents rituels religieux.
En raison de sa topographie plutôt escarpée, son ascension est habituellement réservée aux randonneurs, aux via-ferratistes voire aux grimpeurs, selon l’itinéraire choisi. Pourtant par cette superbe journée d’arrière-automne, nous avons décidé d’y emmener nos spads admirer le superbe point de vue sommital.


Si l’approche n’avait rien d’une sinécure, piste très pentue mais finalement assez courte, l’ascension finale à partir du Lac de Mayen a alterné les tronçons de portage pur et dur et les passages de semi-varappe plus ou moins engagés. L’escalade du pic supérieur nous a même réservé quelques franchissements de plaques de neige verglacée digne d’une course hivernale. Paradoxalement, seuls les habituels choucas en quête de miettes et de restes de repas n’ont pas semblé étonnés de voir débarquer au sommet 2 bikers, tout sourire, en shorts, t-shirt et chaussures VTT. Tous les autres êtres vivants rencontrés à ces altitudes ont eu l’air plus ou moins abasourdis en nous voyant évoluer vélo sur le dos sur un itinéraire aussi aérien. Plusieurs randonneurs hébétés ont tenté de nous dissuader de poursuivre notre chemin, alors que beaucoup de grimpeurs qui découvraient notre présence sur les flancs du pic en s’extrayant d’une dernière longueur d’escalade, nous ont gratifié parfois d’un sourire goguenard, mais plus fréquemment d’un mine décontenancée du plus bel effet.
Un itinéraire un peu fou, mais une rando inoubliable… Une de plus…